Ferme ta gueule, Marine.
L’humour vert-de-gris de ton père a été pénible durant
plusieurs décennies. Son éloquence (hargneuse) et son sens de la
provocation (déplorable) étaient ses atouts.
Les tiens, d’atouts,
sont ta blondeur, tes formes presque girondes, tes sourires enjôleurs
et ta fausse candeur. Sont-ce dans un cas comme dans l’autre des
qualités suffisantes pour prétendre à présider à nos destinées
le temps d’un quinquennat ? La réponse est tellement évidente
qu’on se demande comment le père puis la fille réunirent les 500
signatures nécessaires à leur candidature. Du coup, à chaque
élection, on subit ad nauseam les mêmes logorrhées haineuses, les
mêmes arguments fallacieux, les mêmes raisonnements fascisants, qui
conduiraient au désastre si on les suivait à la lettre.
Ferme ta gueule, Marine.
Tes schémas puent. Tes
calculs sont criminels. Tes raccourcis sont odieux, tes mensonges
éhontés, tes approximations insupportables, tes postures minables,
tes prétentions risibles. Deux de tes propositions-phares me
suffisent à te honnir : le rétablissement de la peine de mort
et la préférence nationale. Le châtiment suprême et la
ségrégation au quotidien comme nouveaux repères ? Non merci,
Marine. Ferme ta gueule. On t’a assez entendue. On n’a pas besoin
de tes solutions pour la France.
Teins-toi en rousse,
mets des mini-jupes, va t’éclater en boîte, pars en congé
sabbatique aux Philippines, consacre-toi au bénévolat au sein d’un
orphelinat, fais du trekking dans l’Himalaya et reviens lorsque tu
auras une preuve de l’existence des yetis, écris un livre pour
enfants avec des trolls et des dragons, lance ta ligne de fringues
inspirées de mangas tokyoïtes, cultive ton jardin et ton potager,
élève des chèvres ou des lamas, fais ce qu’il te plaira mais
please, bitte, por favor, sois cool : ferme ta gueule.
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